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Entendre sa voix intérieure : l'appel à l'authenticité
- thegoodbreathebe
- 10 nov.
- 4 min de lecture
Le temps du bilan et de la préparation
Chaque année, nous arrivons à une période propice à la réflexion approfondie et au bilan. C'est un moment idéal pour évaluer l'année écoulée : avons-nous honoré les engagements que nous nous étions fixés ? Sommes-nous en phase avec notre potentiel et nos aspirations profondes pour le cycle à venir ?
Cette période agit comme un rappel universel à l'introspection. Elle nous invite à nous positionner sincèrement face à nos choix de vie et à nos objectifs personnels.
L'histoire fondatrice de la conscience humaine, celle de l'émergence de la honte et de la tentative de dissimulation après une erreur, pose une question essentielle : "Où es-tu ?"
Il ne s'agit pas d'une question littérale, mais d'une invitation rhétorique à l'auto-évaluation. Elle nous pousse à un examen de conscience : où en suis-je dans mon parcours ? Quelle distance y a-t-il entre la personne que je suis et celle que j'aspire à devenir ?
Tenter de répondre avec sincérité à cette question fondamentale est un exercice de connaissance de soi d'une immense difficulté.
Les deux voix qui nous habitent
Réussir à s'interroger en profondeur signifie écouter son essence intérieure, le moi le plus profond, le plus authentique. C'est une voix subtile, présente, mais souvent inaudible.
En effet, nous portons en nous une autre voix, beaucoup plus forte, insistante et prioritaire : la voix des besoins physiques et corporels.
Cette dernière est systématiquement entendue car elle est vitale pour notre survie immédiate. Elle se manifeste par la faim, la soif, la fatigue, la douleur ou un désir pressant. L'urgence du moment nous rend sensibles à ces signaux, mais nous rend insensibles à l'appel calme et profond de l'authenticité.
Tout au long de notre existence, ces deux voix coexistent : l'une veille à la survie de l'enveloppe physique, l'autre assure la vérité de notre être.
La souffrance de l'inauthenticité
Notre essence profonde peut-elle souffrir ? Et si oui, comment cette douleur se manifeste-t-elle ? La souffrance est avant tout liée à l'impossibilité de se déployer librement et d'atteindre ses objectifs existentiels. C'est la douleur d'une nature profonde qui ne parvient pas à se réaliser. L'intensité de cette expression évolue en fonction de notre capacité à aligner nos actions sur notre moi authentique, ou à vivre en opposition totale à ses besoins.
Puisque cette voix est subtile, la douleur de l'inauthenticité n'est pas aussi simple à déceler qu'une douleur physique. Une personne peut ressentir un mal-être diffus pendant des années sans en identifier la source réelle. Elle attribuera ce malaise à la complexité de la vie ou au manque de perfection des situations, sans jamais pointer du doigt le fossé entre son existence et son essence.
La fuite et l'oubli de soi
Il existe un phénomène paradoxal : l'être humain a une tendance naturelle à étouffer les douleurs de son âme profonde. Un appétit démesuré pour le divertissement, la consommation excessive ou la quête perpétuelle de bien-être superficiel n'est souvent qu'une manière détournée de faire taire ce que l'intériorité cherche à exprimer.
Les conduites d'évasion (consommation de substances, loisirs extrêmes) ont pour fonction première de chercher à oublier ou à anesthésier "ce qui fait mal". Dans des environnements sur-stimulants (comme un lieu festif), les sens sont massivement sollicités par le bruit, les lumières et les sensations. Cette surcharge sensorielle ne laisse aucun espace pour entendre ce que le soi intérieur a à nous dire.
Souvent, nous courons non pas pour atteindre une destination précise, mais plutôt pour fuir la rencontre avec nous-mêmes.
Retrouver le silence : la voie de la connexion intérieure
Pour éviter d'accumuler les années de "fuite en avant" et de s'installer dans une vie qui ignore la vérité de son être, un conseil essentiel est donné par les sages : pour percevoir un son faible, il faut couper les bruits du monde.
L'idée est de s'isoler des stimulations environnantes de manière régulière.
Une pratique spirituelle, appelée Hitbodedout (tirée de la racine signifiant "seul"), met l'accent sur la solitude volontairement recherchée. Il s'agit de se mettre en état de solitude pour minimiser les "parasites extérieurs" et se connecter à son intériorité la plus profonde.
L'idéal est de se retirer dans un lieu calme et naturel, loin de l'agitation, où les désirs et les préoccupations sont au repos. Dans cet espace, l'individu est invité à épancher son cœur et à s'exprimer avec vérité, décrivant toutes ses pensées, sentiments, problèmes et frustrations dans son langage courant. Cet échange sans artifice ni spectateur favorise un niveau de proximité avec soi-même remarquable.
Il faut réussir à ignorer non seulement les bruits de l'environnement, mais aussi les bruits générés par notre propre mental. C'est dans ce silence que la voix authentique peut se manifester, parfois sous forme de regrets, ou de questions puissantes : "Qu'ai-je accompli ?" ou "Qu'ai-je l'intention de faire ?".
Cette voix chuchote, observe, explore et interroge. Plus une personne est à l'écoute de cette essence, plus elle est capable d'impacter positivement son existence, d'observer le monde avec une perspective nouvelle et d'y laisser une trace fidèle à son être.
Un témoignage d'alignement
Une jeune femme en situation de dilemme personnel (une relation longue opposée aux valeurs familiales) a trouvé sa réponse non pas dans un conseil extérieur, mais dans une simple interrogation : "Es-tu en accord avec toi-même ?"
La force de sa décision finale, celle de rompre pour se sentir alignée, illustre la puissance de cette question. Elle a dû d'abord définir : "Qui est ce moi-même ?". La résolution est venue de la prise de conscience que la première personne avec laquelle il était impératif de s'entendre pour toute sa vie n'était autre qu'elle-même.
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